1 • Dans le contexte actuel, quels sont les enjeux de la sobriété énergétique ?
Nous ressentons plus que jamais les conséquences du dérèglement climatique ; les feux de forêts, les épisodes caniculaires et la sécheresse en sont les premiers symptômes. À cela s’ajoute la situation géopolitique liée à la guerre en Ukraine qui entraine une inflation touchant tous les secteurs. Ces événements nous obligent plus que jamais à repenser nos modes de vie en adoptant des comportements plus sobres et moins énergivores.
Cependant, la sobriété s’inscrit au-delà de la surconsommation énergétique. Elle doit se concevoir comme une nouvelle manière de produire, de consommer, de se déplacer. C’est un modèle de société que nous devons repenser de façon transversale.
Si la sobriété a souvent fait partie de la stratégie de redressement économique en période d’inflation, l’invoquer en raison de l’impératif climatique est en revanche historique.
En tant que Président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, je l’affirme : la sobriété n’est pas un impératif conjoncturel mais bien structurel. Elle devra infuser dans l’ensemble de nos activités économiques et nos politiques publiques pour être efficace, sur le long terme. Je m’attacherai donc à ce que la sobriété soit le liant de la transition écologique dans nos différents travaux.
2 • Quelles sont les priorités en la matière de la Commission que vous présidez à l’Assemblée nationale ?
Les sujets de la commission sont au cœur des ambitions en matière de transition écologique. L’actualité montre à quel point les sujets en lien avec le développement durable et l’aménagement du territoire sont prioritaires. Incendies, sécheresse, lutte contre le réchauffement climatique : les sujets de cette commission doivent irriguer l’ensemble des travaux parlementaires.
Jamais les sujets de transition n’ont été aussi importants. Il n’y a pas de fatalité. Derrière chaque difficulté, chaque crise, il y a des opportunités pour rebâtir, pour créer et innover. Notre pays a tous les atouts pour construire non pas un modèle décroissant où les plus modestes seraient directement mis de côté mais sur la base d’un projet de société collectif construit sur une croissance durable. Oui la croissance durable, car dans ma bouche ce n’est pas un gros mot. La transition écologique ne se fera pas au détriment de la compétitivité de nos acteurs économiques.
Et pour bâtir cette croissance durable, la sobriété a toute sa place. Rénover des bâtiments, améliorer l’efficacité énergétique, c’est faire travailler des entreprises, transformer une matière première en produit isolant, c’est donc créer une richesse pour au final consommer moins et gagner en confort de vie.
Parmi les sujets prioritaires que je porterai, figurent : le déploiement et l’accélération des énergies renouvelables, les mobilités durables et le renforcement des moyens alloués aux transports, la ressource en eau, les déchets etc.
3 • Au sein de votre circonscription, comment se traduit concrètement cet objectif de sobriété énergétique ?
Je suis particulièrement fier que la commune d’Aurons, village de ma circonscription, ait décidé d’éteindre partiellement son éclairage public afin de réduire leur consommation énergétique, et participer ainsi à l’effort collectif de sobriété énergétique.
L’éclairage public représente souvent le deuxième poste de dépense énergétique d’une ville. Aussi, la commune d’Aurons a décidé d’éteindre les lampadaires, de minuit à 6h du matin.
Cette mesure, simple et efficace, s’inscrit pleinement dans la stratégie de planification territoriale écologique, afin de répondre aux objectifs de sobriété. Car la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas.