Consommer l’électricité produite par sa propre installation photovoltaïque est déjà une réalité pour près de 20.000 foyers français. En 2017, 60% des demandes de raccordement au réseau de distribution de la part de producteurs ont concerné des installations en autoconsommation, contre 37% en 2016 et 17% en 2015.
D’autant que 87% des français se disent prêts à faire évoluer leurs habitudes de consommation pour les adapter à la production locale. Une tendance qui devrait encore s’accélérer puisque depuis le 1er janvier 2017, Enedis déploie le compteur Linky de façon anticipée chez tous les nouveaux autoconsommateurs, avec à la clé une réduction des coûts de raccordement.
Autoconsommation individuelle
L’autoconsommation est aujourd’hui presque exclusivement « individuelle » : la production d’électricité est directement consommée sur le site par un unique consommateur résidentiel, tertiaire ou industriel, sans passer par le réseau public de distribution. L’électricité produite peut être consommée en totalité ou seulement partiellement ; le surplus étant réinjecté sur le réseau de distribution. Dans ce dernier cas, Enedis propose gratuitement la pose d’un compteur Linky. Capable de mesurer à la fois la consommation et la production, cela évite la pose d’un second compteur et permet ainsi une économie de 600 € TTC en moyenne sur le coût de raccordement de l’installation.
© Médiathèque Enedis / Julien Pitinome
Autoconsommation collective
La loi adoptée le 24 février 2017 visant à favoriser le développement de l’autoconsommation d’électricité clarifie le cadre réglementaire et définit le concept nouveau « d’autoconsommation collective » : l’électricité produite par des installations regroupées au sein d’une entité (association, coopérative ou encore syndicat de copropriétaires) est fournie à plusieurs consommateurs réunis au sein de cette même entité, situés en aval d’un poste de distribution public.
© Maaike Bunschoten-Bolh
Autoconsommation électrique : le dispositif proposé par Enedis est mis en œuvre par les collectivités locales
Dans la dynamique créée par la loi de transition énergétique de 2015 et suivant en cela une tendance générale en Europe le législateur français a notablement précisé le cadre juridique de l’autoconsommation d’électricité par la loi du 24 février 2017.
Dans ce cadre Enedis a proposé dès la fin 2017 un dispositif technique et contractuel complet aux porteurs de projet d’autoconsommation collective d’électricité, reposant sur des principes simples :
- les équipes d’Enedis s’associent sur demande à l’étude préalable des projets et de leurs impacts,
- Enedis vérifie les pré-requis nécessaires, notamment l’installation de compteurs communicants sur les sites de tous les participants à l’opération projetée (producteurs et consommateurs),
- la signature d’une convention d’autoconsommation liant les participants à l’opération selon un modèle proposé par Enedis,
- la mesure, le calcul et la publication des données de l’opération par le système informatique d’Enedis.
Ce nouveau cadre favorable ne manque pas de susciter de nombreux projets sur tout le territoire français, dont trois exemples très différents impulsés par des collectivités locales qui méritent d’être cités :
un projet d’expérimentation a été mis en œuvre dès 2017 par le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Enedis et la société Tecsol à Perpignan vise à partager sur les cinq bâtiments tertiaires du Conseil départemental la production d’électricité d’une centrale photovoltaïque,
une première réalisation achevée à Bordeaux : le bailleur social Gironde Habitat, associé à la société Inelia et à Enedis a mis en œuvre la première réalisation opérationnelle d’autoconsommation collective : dès début 2018, l’ensemble des résidents d’un immeuble de 60 logements équipé de panneaux solaires pourront bénéficier de cette production locale et ainsi d’une diminution de leurs charges,
la commune de Langouët (600 habitants, située au nord-ouest de Rennes) intègre l’autoconsommation collective à un ambitieux programme global d’économie circulaire. Pour le volet « Energie » de ce projet, la municipalité a retenu une solution originale basée sur l’autoconsommation collective d’électricité. Ainsi elle ambitionne de réunir dans une même société d’autoconsommation collective des maisons individuelles regroupées autour de « trackers solaires » installés et financés par une société de projet soutenue par la municipalité et des financements participatifs. Le projet « Langouët 100% circulaire » a acquis en 2017 une notoriété nationale en étant retenu par l’ADEME parmi les lauréats de son appel à projets « urbanisme et économie circulaire » et en obtenant le label national Eco-quartiers.
