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Publié le 28 juin 2021

Innovation d’Enedis en Auvergne-Rhône-Alpes : Flex Cantal, une expérimentation nationale

L’objectif de Flex Cantal est simple : trouver des solutions dynamiques et souples pour adapter le réseau électrique et faciliter l’arrivée de nouveaux acteurs. Parmi eux, les producteurs d’énergie photovoltaïque. Un pas de géant vers la transition écologique.

L’arrivée de ces nouveaux acteurs en nombre, dans le cadre de la transition écologique, c’est comme si on faisait arriver d’un seul coup beaucoup de voitures sur une petite route départementale !” explique Jérôme  Limosin, adjoint du directeur régional Auvergne d’Enedis, en charge du projet Flex Cantal. Une image parlante, qui explique mieux que de longs discours la façon dont Enedis joue les “Bison Futé” du réseau électrique auvergnat ! “Pour éviter la congestion des réseaux électriques, comme celle des réseaux routiers, on peut construire de nouvelles routes et élargir les voies”, détaille Jérôme Limosin. “En l’occurrence, ça veut dire augmenter la section des câbles, le nombre et la puissance des transformateurs. Mais construire une quatre voies, ça ne se fait pas en quelques jours !” En parallèle aux “gros chantiers”, il faut aussi effectuer un travail d’anticipation pour ajuster la production et la consommation. “On va donc continuer à investir pour agrandir le réseau, mais aussi jouer sur des mécanismes électrotechniques pour affiner localement la charge électrique, comme sur les routes, où on régule les flux en calculant très finement les arrivées et les départs.” Le Cantal fait ainsi figure de département pilote, avec plusieurs expérimentations en cours dans le cadre de ce projet qui a valeur de test national.

Un compteur mais aussi un capteur pour le réseau

Il s’agit d’équiper le réseau avec des instruments de mesure pour étudier son comportement et ses variations selon les conditions d’ensoleillement par exemple, et installer des appareillages pour améliorer – en fonction de ces données – la qualité de l’onde, sans surtension à différents endroits du réseau. “On profite des caractéristiques du compteur communicant Linky, qui est aussi un capteur. On va installer dans certains de nos postes électriques des centrales de mesure qui vont lui transmettre leurs données, et il servira de vecteur pour transporter l’information, permettant de mesurer en temps réel et de façon très fiable toutes les caractéristiques du réseau.” Depuis 2019, cette expérimentation, qui doit durer jusqu’en 2022, a permis d’identifier cinq zones, sur lesquelles Enedis a commencé à installer une trentaine de centrales de mesure (la moitié est déjà posée) et bientôt du matériel atténuant les variations de tension. “Si nous parvenons à trouver des solutions techniques pour gérer de manière dynamique la tension et l’intensité électrique du réseau, à utiliser le compteur Linky pour mieux piloter notre réseau en basse et moyenne tension, à programmer les onduleurs des producteurs existants pour optimiser les puissances transitées et ainsi libérer de l’espace pour de nouveaux producteurs, cela intéressera l’ensemble du monde agricole, un acteur majeur dans la production photovoltaïque locale.” Un retour d’expérience qui, au terme des deux ans de tests, pourra alimenter les réflexions nationales sur l’atteinte des objectifs de production d’énergie renouvelable liée à la transition énergétique.

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