Comme six autres villes ou régions en France, Amiens teste des services pionniers. Des bus 100% électriques à la détection d’anomalies de consommation, le développement durable et les économies d’énergie sont les cartes maîtresses d’un avenir vert.
Depuis le 9 février 2020, le bourg de Gœulzin, au sud de Douai, produit lui-même son électricité. Deux
Bus et flotte de véhicules municipaux électriques, bornes de recharges qui se multiplient dans différents points stratégiques de la ville, vaste plan de rénovation énergétique des bâtiments communaux, projet de ferme photovoltaïque en phase de concrétisation à l’ouest d’Amiens : la métropole picarde est bien engagée sur le chemin du développement durable, et s’est fixé un objectif très ambitieux pour 2050 : faire baisser de 60% sa facture énergétique, et devenir un territoire à énergie positive, en produisant annuellement plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Il semble donc tout naturel qu’elle ait été choisie pour tester le Datalab, un service pionnier proposé par Enedis à sept villes ou régions en France.
Il s’agit, grâce à cet outil innovant, de suivre la consommation quotidienne sur 300 compteurs de la ville – 210 comp- teurs dans des bâtiments, 90 pour l’éclairage public. “Ce projet a pu voir le jour grâce à l’avènement des compteurs communicants Linky”, précise Thierry Lys, chef de projet Smart Grid sur le Datalab chez Enedis. “Les fonction- naires de la ville peuvent afficher, grâce au Datalab, la consommation – à pas de 30 minutes – de chacun de ces compteurs et, à l’examen, y déceler une consom- mation anormale..” Dès son entrée en service, cet outil a ainsi détecté une anomalie dans la cuisine centrale, qui fournit tous les repas de restauration collective dans la ville d’Amiens. En cause, la consigne d’une chambre froide, mal positionnée : “On a donc pu mettre fin à cette surconsommation, et faire ainsi baisser la facture énergétique de la ville de 60 à 70 000 euros par an !” se félicite Jean Chedru, directeur adjoint de l’immobilier et de la logistique d’Amiens. Si les données en temps réel qu’il fournit, avec des relevés accessibles toutes les demi-heures sont d’une grande aide pour faire baisser les factures, ce n’est pas le seul atout du Datalab.
Un outil de comparaison
“Il permet de détecter et de corriger sans attendre les anomalies de consom- mation, mais aussi de se donner les moyens d’une rénovation énergétique complète”, souligne Jean Chedru. “Amiens possède 900 bâtiments qu’il faut rénover pour tenir nos objectifs énergétiques. Nous devrons traiter au moins vingt bâtiments par an, à faire passer en BBC* voire en BEPOS**. Cela représente un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros ! L’expérimentation menée depuis 2019, avec le Datalab, nous permet de comparer nos consommations, par exemple entre deux écoles primaires de la ville.” Ces résultats ont permis de cibler les priorités de rénovation thermique, avec une autre occasion de se tourner vers Enedis, selon le directeur adjoint de l’immobilier : le développement de l’énergie photovoltaïque, prochain objectif d’Amiens…
* BBC = bâtiment basse consommation
** BEPOS= Bâtiment à énergie positive