|  

Publié le 11 août 2021

Innovation d’Enedis en Occitanie, La terre de la transition écologique

La région bénéficie d’un formidable potentiel local : le soleil et le vent. Grâce à Linky, le réseau public de distribution est devenu un atout au service de ces énergies renouvelables. La preuve en cinq réalisations concrètes, accompagnées par Enedis.

Senouillac sous le soleil

Ce village vigneron de 1000 habitants, proche de Gaillac, constitue le deuxième projet d’autoconsommation collective du Tarn. Sur les toits de la mairie et de la salle des fêtes, 215 mètres carrés de panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité au bénéfice des deux bâtiments. Le surplus est envoyé au logement communal de l’ex-agence postale et à l’école, au prorata de leur consommation, mesurée grâce au compteur communicant Linky. L’énergie autoconsommée est déduite de la facture d’électricité de la commune. Le surplus, lors des pics de production, est vendu à un fournisseur d’électricité. Le système, mis en service en janvier 2020, est encore en rodage. « On n’est pas des spécialistes, on a été accompagnés par Enedis, explique le maire, Bernard Ferret. Et pour satisfaire notre volonté de favoriser les circuits courts nous avons confié l’installation à une entreprise locale avec des panneaux produits en France. Le système ne peut fonctionner que grâce à Linky, qui fournit les données de suivi de flux et permet d’afficher, à l’entrée de la mairie, la consommation, la production et le CO2 économisé. »

Produire, consommer, vendre : le trio gagnant

À Blaye-les-Mines, près de Carmaux, Fabienne Hossely, manipulatrice radio, profite avec son mari retraité de leur maison avec piscine. Sur le conseil de leur fils, qui travaille dans le secteur photovoltaïque, ils ont doté leur toiture, il y a six ans, d’une installation de 6 kilowatts destinée à la vente directe. « Depuis deux ans, nous en avons ajouté une de 9 kilowatts pour notre autoconsommation. Notre facture a baissé de 60 % ! », se félicite-t-elle. Le surplus de production paie le reste. La forte production solaire des mois d’été compense la consommation des mois d’hiver.
« Je consulte les chiffres sur mon compteur Linky, et je vérifie tous les deux jours sur mon ordinateur les courbes de consommation sur l’application de mon fournisseur, EDF, explique Fabienne. Et je cuisine surtout en journée pour profiter au maximum de mon autoconsommation. En juillet, je ne paierai que 20 euros… J’ai préféré investir mes économies plutôt que de les laisser à la banque. » Et quand Fabienne et son mari cuisinent, c’est avec de l’électricité “faite maison” !

100 % circuit court à Saint-Affrique

Les chambres froides du magasin Biocoop de Saint-Affrique fonctionnent à l’électricité photovoltaïque.

Le circuit court, c’est le credo des magasins Biocoop. Celui de Saint-Affrique profite de l’ensoleillement pour produire sa propre énergie et alimenter ses chambres froides. « C’est le premier projet du genre en Occitanie, explique Lucien Blanc, coordinateur du pôle production chez Enercoop Midi-Pyrénées, personne morale porteuse du projet. Le magasin déménageait dans un bâtiment basse consommation. Son responsable voulait adapter le principe du circuit court alimentaire à l’énergie. Ce nouveau modèle d’autoconsommation collective l’intéressait, il s’est investi à fond. » Les 200 mètres carrés de panneaux photovoltaïques de la toiture, d’une puissance de 36 kilowatts, alimentent le magasin et la clinique vétérinaire voisine. Le surplus est injecté et vendu sur le réseau via Linky. Enedis a joué un rôle de facilitateur dans ce projet innovant en déployant Linky plus tôt que prévu.

Soliha met le solaire au service de ses locataires

À Onet-le-Château, un immeuble réhabilité par Soliha est éclairé en autoconsommation collective grâce à l’énergie photovoltaïque.

Pour Soliha, fédération d’associations au service de l’habitat social, confort rime avec économie. « Nous n’avons pas de grands ensembles. Nous réhabilitons des passoires thermiques ou des bâtiments énergivores pour sortir leurs habitants de la précarité, souligne Karine Venot, directrice d’Habiter 12 (membre de Soliha). En Aveyron, 80 % de nos 550 locataires vivent des minima sociaux : faire baisser les charges est une priorité. » À Onet-le-Château, tout est parti de la nécessité de refaire la toiture d’un immeuble de vingt logements. Dans le cadre du projet de réduction de la consommation lancé par la région Occitanie, des panneaux photovoltaïques ont été posés. Karine Venot explique : « Il faut renverser les habitudes et vivre au rythme du soleil, puisque l’énergie disponible est cédée gratuitement aux locataires. La répartition est dynamique, selon le nombre d’occupants du logement. Pour l’électricité de nuit, nous avons un contrat avec Enercoop, qui fournit de l’énergie “verte” et achète notre surplus de production. Enedis, via les compteurs Linky mesure les consommations globales et informe le fournisseur s’il faut ajuster la facture du client. » Un étudiant en sociologie associé à l’opération a aidé les locataires à se l’approprier. « Ce projet commun, mis en marche en mars 2019, a été fédérateur. Les gens ont créé des liens, échangé leurs astuces. La facture moyenne a déjà diminué de 27 % », se réjouit Karine Venot. Soliha a financé cet investissement de 200 000 euros et envisage de renouveler l’expérience. À condition de trouver un bâtiment qui s’y prête et de pouvoir, cette fois, bénéficier de subventions.

En Lozère, Mende pense aux étoiles

Tout a commencé en 2008. « Un épisode neigeux et on a failli être en black-out ! », se souvient le maire de Mende, Laurent Suau. Conséquence : une réflexion sur le développement durable, l’augmentation des factures et la baisse des dotations. « L’éclairage public, c’est 222 000 euros sur un budget de 12,6 millions, observe le maire. Nous avons investi dans des armoires électriques pour baisser l’intensité et, en 2017, nous avons été la première préfecture de France à éteindre la nuit, sauf sur les grands axes. » La proximité du parc naturel des Cévennes et de sa Réserve internationale de ciel étoilé (RICE) est une motivation supplémentaire. « Les gens redécouvrent la Voie lactée, et l’économie est de 45 000 euros annuels ! » Grâce au déploiement anticipé de Linky, Mende va bénéficier du système Mon Éclairage Public. Laurent Suau constate : « Cela va permettre d’optimiser les besoins de puissance et d’économiser encore plus.En outre, nos candélabres [lampadaire en langage “électrique”, NDLR] font partie d’un système d’information géographique (SIG). Ils sont tous géolocalisés et répertoriés avec leur équipement, le point de raccordement et l’historique de maintenance. Couplées aux compteurs Linky, ces informations facilitent l’anticipation des pannes. » Autrement dit, la maintenance intervient avant même que les riverains ne signalent que le candélabre est éteint.

Print Friendly, PDF & Email