En les raccordant au réseau, Enedis accompagne les initiatives de production d’électricité renouvelable des communes. Pour l’Île-de-France, le projet réalisé par la ville de Meaux est original et exemplaire.
On croyait les centrales photovoltaïques réservées aux régions méridionales ensoleillées. Celle de Meaux, en Seine-et-Marne, prouve à quel point cette idée reçue est fausse. Qu’on en juge : la surface des panneaux solaires couvre 12 hectares. Ils produisent quelque 19 gigawattheures d’électricité – la consommation annuelle de 8 600 habitants – permettant d’éviter le rejet de 12 000 tonnes de CO2 par an.
« En tant qu’élu, je crois beaucoup aux énergies renouvelables, en particulier au photovoltaïque, et je pense que chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, explique Jean-François Copé, maire de Meaux et ancien ministre. Pour créer la centrale, nous avons mis à profit une réelle opportunité. » En l’occurrence, un terrain de 26 hectares impropre à toute utilisation : d’anciennes carrières abandonnées depuis plusieurs décennies. « Implanter la centrale à cet endroit était une manière de prendre une initiative majeure en matière de développement durable et de valoriser un terrain dégradé par son passé industriel, précise Jean-François Copé. Pour nettoyer le terrain, il a fallu évacuer 470 tonnes de déchets. »
« Raccorder au réseau public cette ferme photovoltaïque de 40 000 panneaux fait partie de notre mission de service public, souligne Manuel Jimenez, directeur territorial d’Enedis en Seine-et-Marne. Nous mettons tout en œuvre pour maintenir une qualité de fourniture d’électricité d’un niveau satisfaisant, tout en tenant compte de l’ensemble des utilisateurs du réseau à proximité de l’installation. »
Ce sont également les systèmes techniques d’Enedis, grâce à la technologie du compteur communicant Linky, qui mesurent et enregistrent en temps réel l’électricité injectée sur le réseau par la centrale photovoltaïque. « Pour les nouveaux projets, nous avons toujours un rôle d’accompagnement technique et relationnel, ajoute Manuel Jimenez. Chaque collectivité locale dispose d’un interlocuteur privilégié d’Enedis qui suit chaque dossier et apporte ses conseils. Avec les chargés de projet Enedis, il permet d’assurer le raccordement des installations, qu’elles soient de production, comme la centrale de Meaux, ou de consommation. »
La mise en place d’un écosystème
Pourtant, la création de la centrale solaire de Meaux n’a pas été simple. Initié en 2012, le projet n’a pu aboutir qu’en 2019. « Nous avons connu beaucoup de difficultés. Alors que tout devrait être fait pour encourager le renouvelable, on se heurte à des contraintes réglementaires de toute nature », regrette Jean-François Copé. Ainsi, il a fallu du temps à l’administration pour admettre que les centrales solaires ne devaient pas être une exclusivité des régions du sud de la France ! « L’originalité du projet, poursuit-il, est qu’il porte en soi d’autres bénéfices environnementaux. Nous nous sommes efforcés de préserver l’environnement écologique. Par exemple, sous et entre les panneaux solaires, nous avons créé une prairie avec des plantes herbacées favorables à la faune et aux insectes. Nous avons également fait planter des haies champêtres. Et nous faisons de l’écopâturage avec une centaine de moutons qui entretiennent le site. L’écosystème mis en place constitue une vraie vitrine en matière d’énergies renouvelables pour l’ensemble de l’Île-de-France. »
* BBC = bâtiment basse consommation
** BEPOS= Bâtiment à énergie positive