|  

Publié le 5 décembre 2019

Le Panorama énergétique des territoires urbains : un outil au service des collectivités

Le 18 septembre dernier, à l’occasion de la Conférence des Villes, organisée chaque année par France Urbaine, Philippe Monloubou a présenté la première édition du Panorama énergétique des territoires urbains. Réalisé par Enedis, en collaboration avec France urbaine et GrDF, ce panorama dresse un état des lieux de la consommation et de la production d’énergie dans les territoires urbains.


Un outil au service des politiques énergétiques territoriales

A l’heure où les territoires urbains se voient transférer de nouvelles responsabilités dans la gouvernance des politiques énergétiques, le Panorama énergétique des territoires urbains se donne l’ambition d’être un outil d’aide au service des politiques énergétiques des collectivités territoriales. Il s’agit ici de dresser leur portrait énergétique : consommation, production locale et renouvelable. Cette édition comprend également un focus sur le développement des mobilités durables : véhicules électriques et mobilité gaz. Ce rapport a été rédigé à destination des élus locaux, des agents des collectivités territoriales, mais aussi du grand public.

Le portrait énergétique de territoires très variés

Dans ce panorama, près de 3000 communes sont concernées, rassemblées dans 35 communautés d’agglomération, 13 communautés urbaines et 22 métropoles. Ensemble, elles représentent 45% environ de la population française métropolitaine. Elles se caractérisent par de fortes densités de population, elles même associées à une occupation presque complète de l’espace au sol. Partant de ce constat, et à l’instar de toutes les ressources matérielles nécessaires aux activités humaines, l’énergie des territoires urbains est très majoritairement « importée ». Elle peut provenir de l’étranger pour les énergies fossiles, comme le gaz, ou des centrales électriques situées le plus souvent dans des territoires moins denses et ruraux. Si l’émergence récente de nouveaux modes de production décentralisés d’énergie, comme les panneaux photovoltaïques installés sur le toit des bâtiments, permettent aux territoires urbains d’accroitre leur production énergétique locale, ceux-ci restent des importateurs nets d’énergie.

L’importance des réseaux d’acheminement de l’énergie

Cette situation justifie l’importance des réseaux d’acheminement d’énergie, d’électricité comme de gaz, pour les territoires urbains. Ces réseaux garantissent l’approvisionnement énergétique des territoires urbains, et plus largement l’équilibre avec les autres types de territoires, péri-urbains ou ruraux, moins densément peuplés, mais plus à même de produire une grande part de l’énergie consommée par les territoires urbains. Un chiffre pour illustrer cette situation : en 2017, la production d’électricité des territoires urbains couvrait en moyenne moins de 4% de leur consommation.

La demande d’énergie est donc l’élément structurant de la situation énergétique des territoires urbains. En termes de volumes, ce sont plus de 250 TWh de gaz qui ont été consommés en 2017, soit un peu plus de la moitié de la consommation nationale (54%), et 183 TWh d’électricité, soit un peu plus du tiers de la consommation nationale (38%). Il est intéressant de noter les nuances entre les types de territoires urbains : les communautés d’agglomération consomment autant de gaz que d’électricité, alors que les communautés urbaines et les métropoles consomment davantage de gaz.

Les consommations unitaires par client varient beaucoup en fonction des différents secteurs d’activité. C’est dans l’industrie qu’elle est la plus importante, pour l’électricité (environ 1 TWh par site) comme pour le gaz (30 TWh). Pour les autres secteurs d’activité, on note que le deuxième rang est occupé par le tertiaire pour l’électricité (0,3 TWh) et par l’agriculture pour le gaz (1,5 TWh). Quant à la consommation unitaire des clients particuliers, elle est évidemment bien plus faible : 4 MWh pour l’électricité, et 15 MWh pour le gaz.

L’évolution des modes et des usages en matière de consommation

Pour les clients particuliers, le premier poste de consommation d’énergie est le chauffage. Aujourd’hui, près de la moitié des ménages urbains ont recours au gaz pour leur chauffage (48%), un peu moins d’un tiers à l’électricité (31%) et 7% grâce aux réseaux de chaleur. Les autres modes de chauffage restant (14%) sont majoritairement basés sur la combustion de fossiles (fioul) ou de biomasse (bois). Le contexte actuel de recherche d’économies d’énergie et de diminution des émissions de C02 conduit à l’arrivée progressive de nouveaux modes de chauffage plus efficaces et plus propres. C’est par exemple le cas des pompes à chaleur dont la performance énergétique a beaucoup progressé puisque leur coefficient de performance atteint maintenant 3,5 ( 1kWh d’électricité consommée pour 3,5 kWh de chaleur produite). Pour terminer sur la consommation énergétique des territoires urbains, quelques mots sur le développement des nouvelles mobilités. Si la mobilité représente déjà un usage électrique important, via le tram et les métros, le développement des véhicules électriques individuels et des bus au gaz vert pourrait avoir un impact important sur la consommation énergétique des territoires urbains. Pour se préparer et faciliter cette transition, les collectivités et les opérateurs de réseaux de distribution ont déjà commencé à déployer des infrastructures publiques de recharge. Dans le cas des bornes de recharge électriques, leur déploiement concerne tous les territoires urbains avec au moins une dizaine de points par territoire. On compte aujourd’hui un point pour 12 véhicules dans les communautés urbaines, un pour 13 dans les métropoles et un pour 15 dans les communautés d’agglomérations.

L’essor des énergies renouvelables et de récupération

Cet état des lieux de la consommation énergétique est à mettre en regard de la capacité des territoires urbains à produire leur propre énergie. En 2017 les territoires urbains ont produit 7,5 TWh d’électricité (4% des besoins), dont un peu plus de la moitié (55%) à partir d’énergies renouvelables et de récupération. La production renouvelable est assurée pour moitié par la valorisation des déchets et matières organiques (bioénergie), et pour un quart par l’énergie photovoltaïque. L’équilibre entre la consommation et la production d’énergie des territoires urbains nécessite dans la plupart des cas de recourir à des sources d’approvisionnement extérieures. Cette situation est la source d’une complémentarité avec les autres types de territoires, qu’ils soient péri-urbains ou ruraux, pour réunir leur capacité de production renouvelable en plein développement (éolien, photovoltaïque et biomasse) avec l’évolution des modes de consommation énergétique des territoires urbains : développements des mobilités bas carbone, amélioration de l’efficacité des modes de chauffage, etc. Une relation de qualité entre opérateurs du réseau et territoires urbain est donc une absolue nécessité.

Accéder au Panorama énergétique des territoires urbains (PDF)

Print Friendly, PDF & Email