L’association Énergies citoyennes en Pays de Vilaine a réussi à faire de la gestion de ses parcs éoliens coopératifs un enjeu de participation et de cohésion sociale.
L’autoconsommation collective a le vent en poupe. Avec le développement des communautés énergétiques citoyennes, renforcées par la loi « Énergie Climat » de décembre 2019, elle s’appuie désormais sur de véritables entités juridiques qui produisent, consomment, stockent et vendent de l’énergie renouvelable. Ce type d’organisation offre de nombreux avantages pour leurs membres et pour les territoires. Pour les citoyens-actionnaires, cela leur permet d’être replacés au cœur de la transition énergétique. C’est aussi un précieux outil pour développer le lien social.
Une dynamique sociale
L’exemple d’Énergies citoyennes en Pays de Vilaine (ECPV) en est une parfaite illustration. Cette association est à l’initiative de trois parcs éoliens : Béganne dans le Morbihan inauguré en 2014 (1er parc financé par des particuliers en France), Sévérac-Guenrouët en 2016 et Avessac en 2017, tous deux en Loire-Atlantique. « Dans nos parcs coopératifs, les citoyens actionnaires doivent se structurer, travailler ensemble et comprendre les enjeux du territoire. Cela crée une dynamique sociale forte », explique Michel Leclercq, co-fondateur d’ECPV et administrateur du parc d’Avessac. Sur les trois parcs, environ 200 personnes ont ainsi été préalablement formées aux aspects techniques, économiques, financiers et juridiques de ce genre de projet. Une compréhension des enjeux qui a permis de renforcer les liens entre les collectivités et les citoyens. « D’habitude, la collectivité travaille pour les citoyens, là, tout le monde travaille sur un projet commun », avance Michel Leclercq.
Un travail de médiation
Les relations ainsi nouées permettent de mener un travail de médiation qui s’est avéré très utile au bon déroulement des projets. « Pour Avessac, nous avons eu un problème avec certains agriculteurs qui ont bloqué le chantier craignant notamment des courants parasites sur leur exploitation », raconte le co-fondateur d’ECPV, « des citoyens ont engagé des discussions avec eux. Prenant en compte leur inquiétudes, nous avons décidé de déplacer deux éoliennes de quelques dizaines de mètres. Le coût supplémentaire a été le prix à payer pour obtenir l’acceptation la plus large possible de la population. Des agriculteurs sont même devenus actionnaires ». Une démarche qui sera évidemment privilégiée pour les trois autres projets éoliens sur lequel travaille ECPV.