Linky accompagne les évolutions d’une vaste région qui conjugue au quotidien les enjeux industriels et ruraux, périurbains et citadins. Dans ce territoire très contrasté, la souplesse du compteur communicant est un atout maître.
Nous comptons à la fois la troisième ville de France, Lyon, et l’un de ses départements les plus industriels, l’Ain, tout en ayant aussi une part rurale très importante”, explique Patrick Lyonnet, directeur régional d’Enedis d’une région délimitée par Enedis, désignée comme le “Sillon Rhodanien et englobant les départements du Rhône et de la Métropole de Lyon, de l’Ain, de la Loire, de la Drôme et de l’Ardèche. Ici, les enjeux sont donc à la fois multiples et contrastés. Et pourtant une chose unit les citadins et les ruraux, les industriels et les agriculteurs : ils sont tous bien engagés dans une transition écologique dont Linky est le premier maillon. Partout, dans les grandes villes comme dans les campagnes, émerge une nouvelle production d’électricité décentralisée. Et des modes de consommation moins prévisibles apparaissent – liés, notamment, à l’usage de plus en plus fréquent dans les villes de véhicules électriques qui se rechargent à toute heure de la journée.
Vers une décentralisation électrique
“On passe d’une desserte de l’énergie très linéaire, avec un seul réseau de transport et de distribution qui amenait l’électricité vers les lieux de distribution, à des modes de production décentralisés, tels que les panneaux photovoltaïques ou les éoliennes. On a donc besoin de modèles statistiques, de courbes de charge précises, pour adapter ces nouvelles centrales aux besoins de consommation, car on ne peut pas encore stocker l’électricité produite, de façon simple et peu coûteuse”, rappelle Patrick Lyonnet. “Dans le modèle classique, on pouvait parfaitement anticiper les pointes de consommation, qui survenaient à des horaires très précis et s’y adapter en permanence, c’est désormais beaucoup plus compliqué ! Les petites centrales de production décentralisées produisent en fonction du vent ou du soleil, en quantités difficiles à prévoir et les modèles de consommation se sont diversifiés, avec des besoins aléatoires tout au long de la journée.” Dans ce contexte, le compteur communicant Linky devient l’outil privilégié pour s’adapter en temps réel aux besoins, de manière que la production égale en permanence la consommation. “Linky, c’est une brique essentielle de la production électrique, la pierre angulaire sans laquelle on ne pourrait pas se diriger vers des énergies décarbonées”, résume le directeur régional.
Lyon, première ville “100% Linky”
C’est bien sûr la métropole régionale qui s’est positionnée aux avant-postes du déploiement, Lyon devenant dès 2017 la première ville française “100%Linky” et se faisant territoire précurseur de services industrialisés. Ainsi, dans son nouveau quartier Confluence – premier quartier durable WWF (WorldWide Fund for Nature) en France – le projet européen Smarter Together teste depuis 2016 des solutions duplicables à l’échelle mondiale pour créer la ville intelligente de demain. Le compteur communicant est au centre du projet, permettant d’analyser, d’affiner et de partager les données recueillies pour optimiser la gestion de dispositifs innovants : réseaux de chaleur, énergies renouvelables, mobilité électrique… afin d’atteindre l’objectif zéro carbone fixé en 2025. En périphérie de Lyon, à Villeurbanne, Enedis a également soutenu une initiative innovante au Tertial. Cet immeuble de bureaux, accueillant sur son toit 70 panneaux photovoltaïques qui totalisent une puissance de 20 kWc, devient la première opération française d’autoconsommation collective entre professionnels. Les trois sociétés hébergées ici se répartissent l’énergie produite par les panneaux en fonction de leurs besoins, estimés précisément et en temps réel par le compteur communicant Linky. Lancé en 2018 par une convention signée entre Patrick Rakotondranahy, directeur Enedis Lyon Métropole, et Yannick Ducerf, co-fondateur d’Urban Solar Energy, le Tertial est aujourd’hui pleinement opérationnel.
Un test “grandeur nature”
D’autres expériences sont encore menées à Bron, où le dispositif « Mes Alertes Eclairage Public » met les données mesurées à disposition immédiate de la ville, pour lui permettre d’adapter son éclairage public en fonction des besoins réels mais aussi pour être alertée immédiatement en cas d’anomalie. Cependant, c’est pendant le 1er confinement que la région a finalement passé son test énergétique le plus probant, inattendu mais décisif : “En cette période compliquée et atypique, on a vu tout l’intérêt d’un compteur communicant !”souligne Patrick Lyonnet. “Près de 200 000 opérations ont été validées à distance, chez des particuliers ou des professionnels. Tout s’est fait sans contact, donc sans risque. On a pu maintenir partout le service, voire répondre à des demandes urgentes d’adaptation de puissance – notamment pour répondre aux besoins du personnel soignant dans les hôpitaux” Linky a ainsi fait le lien… et la preuve de son efficacité !